Retrouvez en exclusivité les propos d’Agnès Langevine

À quelques jours de la restitution du bilan de concertation…

L’avis de la 3e Vice-Présidente de la Région Occitanie : La concertation du projet EolMed, « une démarche volontariste et innovante »

Dans la continuité de nos échanges engagés avec les acteurs territoriaux autour du projet EolMed, dont le Maire de Gruissan interviewé en août et le Maire de Port-la-nouvelle en septembre, notre lettre d’information donne aujourd’hui la parole à une élue régionale de premier plan pour le développement d’une filière éolienne sur le littoral audois : Agnès LANGEVINE, 3e Vice-Présidente de la Région, en charge de la Transition écologique et énergétique. À nos trois questions, voici ses réponses :

En tant qu’élue régionale, quel regard portez-vous sur le projet EolMed ?

« Le projet EolMed associe plusieurs acteurs locaux ou ayant une forte implantation locale. L’entreprise Quadran qui emmène le groupement industriel est un acteur régional historique du développement des EnR en Région Occitanie. Le projet porte une ambition partagée par la Région : assurer le développement d’une filière régionale de l’éolien offshore flottant. Très concrètement, les flotteurs d’EolMed doivent être intégralement construits en région sur le port de Port-La Nouvelle. Si l’impact de la construction de 4 flotteurs est encore modeste, on imagine bien l’intérêt économique de voir se construire plusieurs dizaines de flotteurs en région. L’attention qui a été portée aux impacts sur les milieux et écosystèmes marins est à encourager.

Au niveau mondial, le projet pilote EolMed fera partie des premiers essais grandeur nature d’éoliennes offshore flottantes. Son implantation au large des côtes de notre région donne une bonne visibilité du fort potentiel de développement de cette technologie dans le Golfe du Lion »

Le développement du projet peut susciter des initiatives nouvelles sur le territoire. Lesquelles allez-vous soutenir ?

« Le projet EolMed est une opportunité économique pour de nombreuses entreprises du territoire (de l’ingénierie aux métiers de la mer en passant par de nombreux domaines industriels). Des entreprises ont déjà manifesté leurs souhaits de se positionner sur ce marché en devenir de l’éolien offshore flottant. Le projet pilote EolMed est un bon moyen d’accompagner la construction d’une filière régionale. Il existe, en partenariat avec les porteurs de projet, des initiatives d’acteurs variés (recherche, pêche…) portant notamment sur le développement de co-activités avec la pêche et sur l’utilisation de ces énormes objets maritimes comme support du développement de la faune et de la flore.

La Région souhaite accompagner toutes les initiatives qui vont dans le sens d’une intégration harmonieuse de ces projets industriels dans le tissu économique existant (pêche, nautisme…) et d’un point de vue écologique (biodiversité). Ce dernier point est pour moi un des marqueurs de la réussite. C’est en restant exigeant et en portant une vigilance sur les impacts sur les écosystèmes et la biodiversité marine que la réussite sera au rendez-vous. C’est par exemple en ce sens que la Région a construit sa candidature « Littoral+ » à l’AMI « Territoires d’Innovation de Grande Ambition » du Commissariat Général à l’Investissement, dans le cadre de son plan littoral 21, en s’orientant sur l’expérimentation de l’utilisation des flotteurs d’éoliennes offshore flottantes comme support d’aquaculture.»

Que pensez-vous du travail de concertation conduit par le maître d’ouvrage depuis le début de l’année ?

« Le travail de concertation a été mené sérieusement par le groupement EolMed. Une démarche volontariste et innovante a été mise en œuvre via la participation des acteurs du territoire à un ensemble de réunions préalables au lancement de réunions publiques plus classiques, qui ont permis de bien définir le cadre de la concertation et ses enjeux forts. EolMed a pris l’attache d’un maximum d’acteurs régionaux, avec une attention particulière pour entretenir de bonnes relations de travail avec les acteurs locaux (pêcheurs, associations…). En témoigne le fait qu’EolMed a même souhaité installer ses bureaux à Port-La Nouvelle. Enfin, les équipes du projet ont souhaité que le processus de concertation puisse faire l’objet d’un suivi et de propositions par un chercheur de l’INRA spécialisé dans la conduite de politiques publiques sur les milieux côtiers. Par ailleurs, EolMed a aussi souhaité développé une démarche participative, via la plateforme Enerfip, pour permettre aux citoyens qui le souhaitent de soutenir financièrement le projet, ce qui va dans le sens d’une meilleure association du territoire au projet.