Que pensent les habitants du littoral du projet EolMed ?
Du mois de novembre 2016 au mois de janvier 2017, les étudiants du master Gestion des Littoraux et des Espaces Marins de l’Université de Montpellier ont réalisé une enquête de terrain auprès des habitants des neuf communes concernées par l’implantation du parc éolien flottant de quatre éoliennes au large de Gruissan : Narbonne Plage, Fleury d’Aude, Gruissan, La Palme, Leucate, Peyriac de mer, Port-La-Nouvelle, Sigean et Vendres.
Munis d’un questionnaire d’une quarantaine de questions, ils ont approché environ 350 habitants pour évaluer l’acceptabilité sociale du projet de parc pilote éolien flottant au large de Gruissan. Lien à la mer et au littoral, perception des énergies renouvelables et du projet EolMed, attentes en matière de concertation et d’information,… Tels étaient les thèmes des questions soumises. Au total, 227 questionnaires ont été remplis. A l’issue de l’enquête terrain, des analyses quantitatives et qualitatives ont été réalisées et mis en valeur les attentes et les craintes de cette population directement concernée par le projet.
EolMed est un projet dans l’ensemble bien perçu, et apparaît comme porteur d’opportunités pour le territoire : près de trois répondants sur quatre (74,4%) se déclarent favorables au projet. EolMed apparaît en effet comme une innovation technologique unique en faveur du développement des énergies renouvelables et en accord avec les enjeux environnementaux du territoire. Cet enthousiasme s’explique par ailleurs par la sensibilité écologique d’une population qui a vu la première éolienne de France s’implanter à Port-La-Nouvelle en 1991. Pour certains, c’est aussi une opportunité en matière de développement économique. En effet, 18% des répondants espèrent que le projet permette de créer des emplois localement et participe à la création d’une filière centrée sur le développement durable.
Néanmoins, les éoliennes terrestres, dont le développement important ces dernières années sur le territoire a modifié le paysage des collines environnantes, génèrent aujourd’hui des oppositions au sein de la population. La visibilité depuis la côte est le principal argument des 9% de répondants se déclarant opposés au projet. L’enquête met par ailleurs en évidence la difficulté du public à représenter les 17km d’éloignement entre la côte et le projet. Les premières représentations photographiques du projet, contenues dans le support de présentation du projet remis aux répondants, aident à mesurer la distance et apaisent certaines réticences.
Sur la concertation, l’enquête a permis de renseigner une base de données d’habitants des neuf communes, sur la base de critères sociodémographiques, prêts à participer à l’atelier citoyen sous la forme d’un panel représentatif de la population du territoire. Au total, 53 habitants se sont montrés intéressés pour intégrer cette initiative innovante de concertation.